Histoire de la statuette Sainte Thérèse

Durant les années 80 - 90, le dernier dimanche de juillet ou bien dans les premiers jours d’août, la population était invitée à se rencontrer à la messe de la libération de 1944 : pourquoi cette date ?


1ère date évoqué : 30 juillet 1944. C’est le jour de la communion au Val-Saint-Père. Il y a messe et vêpres. Avranches vit dans les ruines depuis le 7 juin. Le matin du 30 juillet, l’église de Ponts-sous-Avranches s’est écroulée pendant la messe, aucun blessé. Jamais le ciel n’avait vu une telle profusion d’avions chasseurs bombardiers, forteresses volantes et tant d’autres, sans compter les tirs d’artillerie. Ce dimanche 30 juillet, au Val-Saint-Père, c’est la fin des vêpres. A la sortie de l’église, les enfants découvrent cinq chars qui portent une étoile blanche… Ce sont des américains. D’autres chars d’engagent par la route de « part en dessous » qui contourne la butte d’Avranches… Ils poussent vers Pontaubault.

Mais sur le Mont Jarry (là où se trouve le Carmel), les allemands sont toujours présents, une colonne venue de la Sélune remonte vers Avranches.

Au matin du 31 juillet, on cherche à arrêter les américains. La lutte est acharnée. Aux environs de midi, le temps s’éclaircit et les avions libérateurs sont de plus en plus nombreux. Les américains arrivent près du pont de Pontaubault. Ce dernier est à peine endommagé. L’armée Patton s’engouffre dans le passage et monte jusqu’au V : les uns prennent la route de Pontorson vers la Bretagne, d’autres s’en vont vers Fougères, Rennes…, d’autres prennent la route de Ducey, Saint-Hilaire-du-Harcouët où ils arrivent le 2 août au soir.

Pendant la guerre, Pontaubault fut bombardé 56 fois. Les américains voulaient faire obstacle à la montée des allemands vers le nord sur les lieux du débarquement. Ensuite les allemands se sont acharnés à le détruire pour retarder la percée américaine.

Il se trouve que des soldats allemands cachés sous le pont de la route furent bombardés par les américains : l’un de ces soldats allemands en est sorti vivant alors que tant de ses camarades devenaient victimes. Il avait dans ses bagages une statuette de Ste Thérèse.

Un autre témoignage : celui d’un américain blotti près de la petite niche qui abritait alors une statuette de Notre Dame de Lourdes. Encore un violent bombardement, mais cette fois ce sont les allemands qui laissent tomber les bombes. Il en est sorti vivant.

L’un et l’autre affirment être revenus sur les lieux de bombardement. Ils souhaitent que l’on s’en souvienne. C’est pourquoi une statuette de Ste Thérèse protégée par un verre incassable fut mis en place en 1989. C’est la raison du rassemblement du dernier dimanche de juillet ou du premier dimanche d’août.